Cet été était depuis l'heure , On ne parle que d'elles, on rapporte leurs nouvelles, on s'interroge sur leur beauté, et les bruits les plus fantaisistes circulent à leur égard. « Des fusées libanaises illuminent le ciel du Caire », titrait un magazine. Un autre journal n'hésitait pas à écrire « Nancy, Haifa et Elissa, les armes arabes mortelles ». Sur un panneau de la maison de la radio-télé trône un immense portrait de Nancy Agram. « Elle est super. Tu vois cette fille. C'est une bombe », dit un jeune passant à son camarade. « C'est comme ça une femme, ce corps et cette féminité », lance Walid à son épouse qui ne cache pas son mécontentement. Tous les adjectifs sont bons pour la décrire, elle, et ses consfracurs. Le clip qui a lancé Nancy, qui d'ailleurs n'a que 19 ans, Akhasmak Ah, la présente sous les traits d'une jeune Egyptienne de la classe populaire chantant dans un café et portant une robe noire moulante dans le style de Hind Rostom, la Marylin Monroe égyptienne des années 1950 et 60. Elle a su ainsi toucher les Egyptiens en incarnant ou imitant une de leurs anciennes idoles. C'était son troisième album, mais c'est celui-ci qui a eu un succès retentissant grâce à la manière dont elle l'a présenté. « Je ne fais pas exprès d'être sexy. C'est ma nature, et j'ai voulu exprimer le sens de la chanson et son atmosphère », s'est-elle défendue. Elle poursuit en assurant « que le temps est révolu où le chanteur pouvait compter uniquement sur la beauté de sa voix. Le public observe aussi la coiffure, le maquillage, la tenue. Le succès dépend donc de la manière dont on peut innover et réussir un clip ».